Une obsession française : la cuisine et la salle de bain… vraiment ? Depuis des décennies, les vendeurs immobiliers concentrent leurs efforts sur la cuisine et la salle de bain, persuadés que ce sont ces pièces qui déclenchent le coup de cœur et justifient une plus-value. Si cette croyance n’est pas totalement fausse, elle mérite un sérieux aggiornamento en 2025. Pourquoi ? Parce que les acheteurs d’aujourd’hui, post-crise sanitaire et bouleversements climatiques obligent, ont des priorités bien différentes.
Et ce qui pèse de plus en plus dans une estimation, ce sont les espaces extérieurs privatifs. Un balcon, une terrasse, un jardin de poche… Ces mètres carrés à ciel ouvert sont devenus le nouvel or noir de l’immobilier urbain et périurbain.
L’énorme prime des extérieurs en 2025
C’est un chiffre qui donne le tournis : selon une étude de Meilleurs Agents, un appartement avec balcon ou terrasse se vend en moyenne 8 % à 12 % plus cher qu’un bien équivalent sans extérieur.
À Paris, cette hausse atteint même 18 % pour les terrasses avec vue dégagée.
Impact d’un extérieur sur le prix de vente (2025)
| Type d’espace extérieur | Surcote estimée (2025) |
|---|---|
| Balcon | +8 % |
| Terrasse | +12 % |
| Jardin privatif (appartement en rez-de-jardin) | +15 % |
| Terrasse avec vue dégagée (Paris) | +15 % à +18 % |
Pourquoi cette prime explose-t-elle ?
La pandémie a servi de déclencheur : cloîtrés chez eux, les citadins ont rêvé d’air frais et de barbecue improvisé sur leur balcon. Mais au-delà de cet épisode ponctuel, c’est un changement sociétal profond qui s’est enclenché.
En 2025, l’extérieur n’est plus un bonus, c’est un critère décisif. En ville, il compense le manque de parcs accessibles. En périphérie, il devient une bulle de nature face au stress urbain. Et avec les canicules à répétition, pouvoir dîner dehors ou installer une petite piscine hors sol devient un argument massue.
Les cuisines high-tech ne nous font plus autant rêver
Ce changement de paradigme relègue la cuisine — pourtant reine des annonces dans les années 2000 — au second plan. Les acheteurs préfèrent un appartement avec cuisine à rafraîchir et une belle terrasse, plutôt qu’un showroom Miele dans une boîte fermée.
Certes, une cuisine moderne ajoute toujours de la valeur. Mais son impact en pourcentage sur le prix final est désormais limité à 3 % à 5 %, loin derrière les mètres carrés extérieurs.
Ce qui se vend vite (et cher) en 2025
Les agents immobiliers le constatent tous les jours : les biens avec extérieur partent en 17 jours en moyenne à Paris, contre 42 jours pour les appartements sans extérieur. La différence est encore plus nette dans les villes moyennes où le besoin de nature explose.
Et en maison ? Le jardin bat tous les records
En zone périurbaine ou rurale, c’est le jardin qui fait flamber la cote des maisons. Mieux vaut une maison ancienne avec grand jardin qu’une villa contemporaine sans terrain.
Le jardin est devenu multifonctions : potager, coin détente, espace de travail extérieur.
Impact du jardin sur la valeur des maisons (2025)
| Surface du jardin | Surcote estimée (2025) |
|---|---|
| Moins de 50 m² | +5 % |
| 50 à 150 m² | +10 % |
| 150 m² et plus | +15 % |
Pourquoi cette prime pourrait-elle encore augmenter ?
Avec la réglementation environnementale, les extérieurs deviennent aussi un levier énergétique : ils permettent d’installer des panneaux solaires, des cuves de récupération d’eau ou même des petites éoliennes en zone périurbaine.
L’impact du DPE : un combo gagnant avec l’extérieur
Les logements bien classés au DPE et disposant d’un extérieur cumulent deux primes. En 2025, un appartement classé B ou C avec balcon se vend jusqu’à 20 % plus cher qu’un bien similaire sans extérieur ni bonne performance énergétique.
En résumé : oubliez le marbre de la salle de bain, misez sur la terrasse
Les acheteurs de 2025 n’ont plus les mêmes rêves que ceux de leurs parents. Ce qu’ils recherchent, c’est de l’espace utile, adaptable à leur mode de vie hybride, entre télétravail et loisirs en plein air. Une terrasse ou un jardin, c’est un second salon, un bureau d’été, un barbecue entre amis, et même une bulle de fraîcheur face au changement climatique.
En 2025, la vraie plus-value, ce n’est plus le parquet en chêne massif ou le plan de travail en quartz, c’est la vue dégagée sur un petit bout de ciel. Vendeurs, si vous avez la chance d’avoir un balcon ou une terrasse, c’est votre atout numéro 1 pour maximiser votre prix. Acheteurs, vous savez désormais ce que vous devez viser.
