En 2025, accéder à la propriété dans les grandes villes reste un défi majeur. Avec des prix immobiliers toujours élevés et des conditions d’emprunt plus restrictives, seuls certains profils parviennent encore à se hisser au rang de propriétaires. Qui sont ces acheteurs capables de surmonter ces obstacles ? Revenons sur les caractéristiques, les stratégies et les atouts de ces candidats à l’achat dans des marchés tendus comme Paris, Lyon ou Bordeaux.
Prix moyens au m² dans les grandes villes françaises (2025)
Le profil type des nouveaux propriétaires urbains en 2025
Vieillissement des acheteurs : un nouveau standard
L’âge médian des acquéreurs immobiliers dans les grandes villes françaises est passé de 39 ans en 2022 à 42 ans en 2024, et cette tendance devrait se confirmer en 2025. Pourquoi ce vieillissement ? Tout d’abord, l’accès au crédit est devenu plus difficile, avec des taux d’intérêt qui atteignent en moyenne 3,5 % à 4 % pour les emprunts immobiliers, contre moins de 2 % il y a quelques années. Ces conditions contraignent les jeunes générations à reporter leurs projets d’achat, faute d’un apport suffisant ou d’une stabilité professionnelle.
De plus, les acheteurs âgés de plus de 50 ans jouent un rôle de plus en plus important sur le marché. Ces derniers, souvent propriétaires de longue date, profitent de la vente d’un bien précédent pour réinvestir dans des biens plus petits ou dans des résidences secondaires, tout en évitant de contracter de lourdes dettes. Ils bénéficient ainsi d’un avantage concurrentiel sur des marchés où la liquidité est essentielle.
Part des jeunes acquéreurs en baisse : des ambitions freinées
La proportion d’acheteurs de moins de 40 ans a considérablement diminué, passant de 55 % en 2019 à 48 % en 2024, selon des données récentes de MonImmeuble. Cette baisse reflète les difficultés auxquelles sont confrontés les primo-accédants dans un contexte de prix au m² toujours élevés, en particulier dans les grandes villes. À Paris, par exemple, le prix moyen d’un appartement dépasse les 9 500 €/m², rendant inaccessible l’achat d’un bien pour de nombreux jeunes ménages.
Cette catégorie d’acheteurs est également pénalisée par le durcissement des règles bancaires, notamment le respect strict du taux d’endettement maximal de 35 % des revenus nets. Résultat : de nombreux jeunes actifs optent pour la location ou se tournent vers des villes moyennes, où les prix restent plus abordables, mais souvent au détriment d’une proximité avec leur lieu de travail.
Les primo-accédants et les aides publiques : un soutien essentiel
Les primo-accédants, bien que fortement impactés par le durcissement du marché, continuent de représenter près de 50 % des crédits immobiliers accordés. Cette catégorie, souvent constituée de jeunes ménages ou d’actifs en début de carrière, bénéficie largement des dispositifs d’aide comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ). En 2025, le PTZ a été élargi pour inclure davantage de zones périurbaines et encourager l’achat de biens énergétiquement performants.
Les biens classés A ou B au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) deviennent une priorité pour ces acheteurs, car ils offrent non seulement des économies sur les charges énergétiques, mais également des subventions et des crédits d’impôt. Cette tendance s’aligne sur les ambitions environnementales des politiques publiques, tout en soutenant l’accessibilité financière pour les primo-accédants.
Les stratégies des acheteurs pour contourner les obstacles
Face à ces obstacles, les acheteurs adoptent des stratégies pragmatiques pour accéder à la propriété :
- Réduction de la surface acquise
Les biens plus petits (40 à 50 m²) dans des quartiers bien desservis mais moins centraux deviennent la norme. Par exemple, à Paris, des arrondissements comme le 19ᵉ et le 20ᵉ connaissent un regain d’intérêt en raison de leurs prix plus abordables. - Recherche de biens à rénover
Acheter un bien nécessitant des travaux devient une stratégie courante pour réduire les coûts initiaux, surtout avec la montée des aides publiques pour la rénovation énergétique. - Investissement en périphérie
Les grandes villes comme Lyon et Bordeaux voient leurs périphéries devenir des alternatives attractives. Des communes comme Villeurbanne ou Bègles offrent des prix jusqu’à 30 % inférieurs à ceux du centre-ville, tout en restant bien connectées aux centres urbains.
En bref : le profil type des acheteurs de biens immobiliers 2025
Revenu mensuel net (4 000 – 8 000 €)
Ce chiffre est réaliste pour les ménages capables d’accéder à la propriété en 2025, compte tenu des taux d’endettement plafonnés à 35 % des revenus nets. Avec un prix moyen de 9 500 €/m² à Paris, un revenu net supérieur est indispensable pour pouvoir envisager un achat, même modeste.
Âge moyen (30 à 45 ans)
Cette tranche d’âge correspond à la tendance décrite, où les acheteurs sont majoritairement des actifs stables avec des revenus établis. Le vieillissement des acheteurs (âge médian de 42 ans) montre aussi que les jeunes de moins de 30 ans ont du mal à accéder à la propriété.
Apport personnel (15 % à 25 %) et surface moyenne achetée (40 à 60 m²)
Ces données sont parfaitement alignées avec la description des stratégies des acheteurs. La nécessité de mobiliser un apport personnel important (jusqu’à 25 %) pour sécuriser un prêt pousse les ménages à réduire la surface acquise et à privilégier des biens plus abordables.
Part des primo-accédants et aides publiques
La mention du Prêt à Taux Zéro (PTZ) et des biens énergétiquement performants (DPE A ou B) complète bien le portrait des acheteurs. Ces dispositifs soutiennent particulièrement les jeunes primo-accédants dans des zones périurbaines ou moins centrales.
Stratégies d’adaptation
Réduction de la surface, recherche de biens à rénover, et investissement en périphérie sont des stratégies largement adoptées, comme souligné dans le texte. Elles reflètent les concessions nécessaires pour accéder à la propriété dans des grandes villes où les prix restent prohibitifs.
Sources :
- City & Co
« L’évolution du profil des acheteurs immobiliers en France », 2024.
https://cityandco.fr - MonImmeuble
« Profil des acquéreurs et vendeurs à Paris : tendances en 2024 », 2024.
https://monimmeuble.com - Insee
« Crédits immobiliers et primo-accédants : focus sur 2024 », 2024.
https://www.insee.fr - Rentseil Immo
« Le PTZ 2025 : les nouveautés pour les primo-accédants », 2025.
https://rentseil.immo - Capital
« Immobilier : qui peut encore acheter à Paris malgré des prix toujours stratosphériques ? », 2024.
https://www.capital.fr